- 01 février 2023
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Les données clés pour vous permettre d’organiser vos prochaines campagnes françaises d’achats d’huiles essentielles, hydrolats et plantes sèches.
Edito
L’année 2022 s’est achevée, une année riche en engagements, en évolutions et en opportunités tout en respectant davantage la proximité, l’humain, la traçabilité et la nature.
2023 est là à présent, et si on allait encore plus loin ensemble cette année ?
Toute l’équipe d’Elixens vous souhaite une merveilleuse année 2023.
Contexte général
Point météo
La météo est une des préoccupations majeures car c’est elle qui conditionne les récoltes.
Retour d’expérience des derniers mois et partage des prévisions futures sur notre bassin de production (Drôme, Gard, Alpes-de-Hautes-Provence).
Automne 2022
Dans notre région nous avons eu de fortes précipitations en automne qui ont en partie compensé le déficit du printemps (plus de 900mm de pluie cumulée pour l’année 2022). Les températures sont restées très douces à l’exception d’un petit épisode neigeux mi-décembre. Ces conditions ont été plutôt favorables pour nos cultures.
Marché des lavandins
Fin décembre le CIHEF a publié les données définitives de la campagne 2022 « Lavandes et Lavandins ». Les estimations de surfaces en culture se sont confirmées. Avec un peu moins de 33 000 ha, les surfaces reculent très légèrement, marquant une nette rupture de la tendance haussière observée depuis plusieurs années.
Ces données globales doivent cependant être nuancées :
- Les surfaces de production en bio continuent de progresser. Les données 2022 ne sont pas encore disponibles mais en 2021 les surfaces de lavandins progressaient de 21%.
- La structure de la production du lavandin évolue :
- Les trois départements principaux producteurs sont les départements historiques des Alpes-de-Haute-Provence, de la Drôme et du Vaucluse. Les surfaces en production de ces 3 départements ont fortement progressé depuis 5 ans (+17%)
- Cependant leur part dans le parcellaire global baisse. Alors qu’ils représentaient environ 92% des surfaces en 2018, ils concentrent en 2022 85% des surfaces.
- En 2022 les surfaces cultivées dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans le Vaucluse reculent de 3,5% et de 1% dans la Drôme, sous l’effet de conditions météo difficiles et d’attaques massives de nuisibles sur les zones historiques de production.
- Les surfaces des autres départements progressent quant à elles de plus de 10%.
Pour tenter d’anticiper les évolutions futures, il est intéressant d’analyser la typologie actuelle des producteurs lavandicoles :
- Les 33 000 ha de lavandes et lavandins sont travaillés par un peu plus de 3100 exploitations que nous classerons en 3 catégories :
- Les exploitations généralistes : pour ces exploitations les surfaces cultivées en lavandes et lavandins représentent moins de 30% des surfaces de l’exploitation. Elles ont une surface moyenne de 4ha et contribuent de manière complémentaire au revenu de l’exploitation.
- Les exploitations spécialisées affectent 30 à 70% de leurs surfaces à la culture des lavandes et lavandins. Elles présentent une surface moyenne de 25ha. La part des revenus retirés de la culture lavandicole est essentielle à l’équilibre financier de l’exploitation.
- Les exploitations exclusives affectent plus de 70% de leurs surfaces à la culture des lavandes et lavandins. Les revenus de la culture lavandicole constituent les seuls revenus de l’exploitation.
En se fondant sur cette typologie d’exploitation, nous constatons que ¾ d’entre elles sont généralistes et exploitent 1/3 des surfaces cultivées.
20% des exploitations sont spécialisées et regroupent la moitié des surfaces. Elles sont de taille importante et constituent le gros du potentiel productif de notre filière.
Enfin 10% des exploitations sont exclusives. Elles exploitent environ 20% des surfaces.
- L’estimation de récolte 2022 de lavandin grosso se confirme en repli par rapport à 2021 avec environ 1700 t d’essence produites.
Les trois départements principaux producteurs enregistrent de fortes baisses allant de -25% pour les Alpes-de-Haute-Provence à -16% pour le Vaucluse. La production des autres départements progresse de +7% à l’image des développements de surfaces.
Dans le même temps le marché s’est contracté sensiblement avec une baisse des volumes vendus de -24% entre 2021 et 2022. Avec un peu moins de 900t consommées, pour 1700t produites, un excédent de 800t environ va venir gonfler les stocks de la filière Lavandin Grosso. Sur les trois dernières campagnes, un stock très conséquent s’est donc accumulé chez les producteurs et chez les coopératives.
Les prix de l’essence retrouvent des plus bas historiques.
Les conditions de marché mettent en difficulté les structures spécialisées et exclusives au niveau de la production comme de la commercialisation.
Les instances interprofessionnelles agissent pour aider les producteurs victimes de calamité agricoles tout en les dissuadant de replanter du lavandin. Une enveloppe de 10M€ a été pré-affectée par le Senat, pour accompagner cette action.
- Les conditions de marché très dégradées, devraient perdurer et pousser certains producteurs à abandonner la culture des lavandins. Devant l’absence de traitement disponible et agréé contre la cécidomyie, il est probable que le potentiel de production sera amputé dans les années à venir notamment dans les zones de production intensives historiques.
Les tendances identifiées vont donc s’amplifier avec une réduction probablement notable des surfaces en culture dans les zones historiques.
Les nouvelles zones de production entreront en pleine activité. La progression des surfaces, sur ces zones, devrait cependant s’interrompre dans le contexte actuel.
Les prix de marché vont donc demeurer à un niveau historiquement bas, à coup sûr, en dessous des coûts de production. Cette situation ne sera remise en question que lorsque le stock de la filière sera résorbé. Deux paramètres vont déterminer cette cinétique :
- Le niveau de la demande
- La cinétique de réduction des surfaces en culture. Celle-ci pourrait être violente sous les effets conjugués des difficultés économiques des producteurs, des impacts climatiques et sanitaires sur les cultures.
Pour éviter de nouveaux effets spéculatifs, il est temps, selon nous, d’engager des discussions avec les clients soucieux de sourcer durablement le lavandin français.
Elixens a travaillé sur des solutions innovantes et plus durables. Nous nous tenons à votre disposition pour vous les exposer.
Elixens France
Filière conifères
Notre distillerie située sur le versant sud du Vercors ne reste pas inactive l’hiver : nous récoltons des conifères qui proviennent des forêts ou landes voisines. La certification bio des emplacements garantit l’absence de pollution et la préservation des espèces. Nous distillons, selon le cas, du feuillage ou du bois. Nous vous proposons les essences suivantes :
Le cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) :
Cet arbre qui a été introduit à la fin du 19e siècle s’est bien acclimaté dans notre région où il est en pleine expansion, le réchauffement climatique lui convenant plutôt bien. Notre production locale ne met pas en danger la ressource contrairement à ce qui est produit en Afrique du Nord. L’huile essentielle issue du tronc a une odeur puissante, boisée et très caractéristique. Elle trouve son application en parfumerie, cosmétique et en aromathérapie.
Le genévrier commun (Juniperus communis L.) :
Très commun dans les landes sur les plateaux de plus basse altitude du Vercors où il a tendance à se développer aux dépens des prairies. Les éleveurs de brebis ou de vaches, qui souhaitent débroussailler pour maintenir leurs pâturages, trouvent un débouché en nous apportant les rameaux les plus fins, couverts de baies de genièvre. Cette huile essentielle a de multiples propriétés reconnues en aromathérapie.
Le douglas (Pseudotsuga menziesii) :
Ce grand arbre ressemblant à un sapin est originaire des forêts d’Amérique du Nord ; il a aussi été introduit en France où il a trouvé des conditions favorables en sylviculture sur des terrains acides et en altitude. La récolte des branchettes peut se faire : soit lors de la coupe des plantations lorsqu’elles ont atteint leur maturité, soit, et c’est ce que nous privilégions, lors de la formation des jeunes plantations où l’on élague les branches les plus basses pour obtenir un tronc rectiligne et sans nœud. L’huile essentielle, fraiche avec des notes d’agrumes, est indiquée pour la création des parfums d’ambiance ou des bougies, mais aussi de produits d’hygiène etc.
Le pin sylvestre (Pinus sylvestris) :
Très abondant sur les versants sud du Vercors, les branchettes portant les aiguilles sont récoltées par nos agriculteurs qui exploitent le bois, la distillation leur procurant un complément de revenu sur leurs parcelles forestières. L’huile essentielle est utilisée en aromathérapie, en diffusion pour action dans la sphère respiratoire.
Nos huiles essentielles sont produites à partir de matières locales dans une distillerie traditionnelle dans des cuves en acier inox. Nous respectons scrupuleusement les protocoles pour obtenir des essences de haute qualité correspondant aux standards les plus exigeants.
Toutes ces espèces très aromatiques peuvent aussi donner des hydrolats co-produits de distillation qui sont puissamment parfumés : une réservation est nécessaire si vous souhaitez des quantités importantes.
Cèdre dans notre distillerie
Rameau de douglas
Rameau de genévrier
Rameau de pin sylvestre
Huiles essentielles de notre filière Dauphiné-Provence
A la différence des plantes destinées aux tisanes, où l’origine France est revendiquée et mise en valeur (bien que cette tendance commence à apparaitre pour certains actifs cosmétiques), force est de constater que le secteur de l’aromathérapie ne l’a pas encore intégrée. Pourtant de nombreuses huiles essentielles issues de notre filière Dauphiné Provence ont un intérêt majeur en aromathérapie en tant qu’actifs pour des cosmétiques ou compléments alimentaires. Leur culture bio limite grandement les risques de contamination. En voici une courte liste qui s’ajoute aux conifères décrits précédemment :
L’Hélichryse italienne (Helichrysum italicum) :
Nous cultivons un type Corse, ses propriétés anti-hématomes sont largement reconnues, comparables à celle de l’arnica. Une grande marque de cosmétique revendique ses vertus anti-âge que renforce son autre dénomination : l’immortelle. Le faible rendement /ha de cette huile essentielle en fait une huile onéreuse pour une production française mais cet argument souvent mis en avant n’est pas forcément justifié par cette origine rarement présente dans les flacons d’aromathérapie.
Les thyms chémotypés :
3 variétés de Thymus vulgaris avec des huiles essentielles chémotypées sont mises en cultures par nos agriculteurs partenaires : Les thyms à linalol, thymol ou thuyanol ; ces thyms ont des propriétés anti-bactériennes mais chaque type authentifié par des analyses chromatographiques poussées a ses propriétés propres. Le thuyanol est encore rare dans les gammes d’aromathérapie alors que sa production s’est développée.
La mélisse (Melissa officinalis) :
Plante aromatique traditionnelle, son huile est un exceptionnel concentré végétal puisqu’il faut 4000 Kg de plantes fraîches pour obtenir 1 kg d’huile essentielle. Son parfum, à la fois citronné et herbacé, est apprécié. Ses propriétés calmantes sont reconnues pour un usage cosmétique. En complément alimentaire, c’est un ingrédient des liqueurs (Chartreuse, eau de mélisse des Carmes etc.)
L’origan vert de la Drôme (Origanum heracleoticum L) :
Plante pérenne rustique résistante à la sécheresse, son huile essentielle, riche en carvacrol, en fait un produit actif à action assainissante et antibactérienne. Utilisable dans des formules, elle aide à stabiliser les produits.
Le romarin Provence (Rosmarinus officinalis) :
Appelé aussi romarin pyramidal (à cause de son port caractéristique) pousse sur les sols arides. Assez sensible au froid, il est très à l’aise dans notre région. L’huile essentielle à cinéole en fait un produit destiné à l’aromathérapie mais aussi utilisable dans les parfums.
Champ d’helichryse italienne au pied du Vercors
Champ d’origan vert à Charpey (26)
Nos deux distillateurs en visite dans un champ de thym thymol à Montvendre (26)
Plantes pour tisanes et extraits
Parmi les 37 espèces que nous mettons en culture, voici une sélection des plantes dont nous produisons des quantités importantes et dont nous avons encore du stock.
Il faut rappeler que toute cette production est 100% issue de cultures biologiques locales (filière Dauphiné Provence) ; nos matières premières sont labellisées en commerce équitable (Biopartenaire). Ces labels assurent une origine éthique et une traçabilité des ingrédients de vos tisanes et extraits. Nous réalisons de nombreuses analyses pour respecter les évolutions récentes des réglementations. Nous pouvons contractualiser des productions sur plusieurs années avec des clients qui deviennent des partenaires, ce qui garantit une sécurité d’ approvisionnement.
Le thym
Disponible sous forme de feuilles pures, en partie aérienne et en coupe infusette. C’est un composant incontournable des tisanes hiver, c’est aussi un ingrédient emblématique des Herbes de Provence. Notre production est de l‘ordre d’une dizaine de tonnes par an.
Pour rappel, la traditionnelle recette des Herbes de Provence comprend le thym, la sarriette, le romarin et l’origan mais d’autres recettes existent incluant de la marjolaine.
La marjolaine (Origanum majorana) :
Cette plante dégage un parfum suave et gourmand. Nous la développons depuis quelques temps sous forme de feuilles pures ou en coupe infusette.
Le romarin :
Evoquant à lui seul la Provence et la saison estivale, il est utilisable en tisanes, en extrait, sous forme de feuilles, de coupes infusette ou grossière.
La verveine citronnée (Aloysia citrodora) :
Cette plante originaire d’Amérique du sud est devenue si familière qu’on en oublie ses origines. Son goût citronné et ses vertus digestives en font un composant courant des tisanes et de nombreuses liqueurs. Nous en proposons en feuilles séparées des tiges par battage, en coupe 2mm directement utilisable dans vos infusettes ou en parties aériennes plus ou moins coupées pour les extraits.
La sauge officinale (Salvia officinalis) :
L’archétype de la plante médicinale, utilisée depuis toujours pour soulager les troubles féminins. C’est aussi un aromate classique de la cuisine méditerranéenne aux multiples vertus.
Le cassis (Ribes nigrum) :
Il s’agit des feuilles très parfumées de l’arbuste bien connu, récolté deux fois par an, battues pour les séparer des tiges. Elles donneront une saveur originale et appréciée à vos tisanes ; ses propriétés favorisant l’élimination sont comparables à la queue de cerise difficile à trouver en bio. C’est un ingrédient des tisanes dites « minceur ».
La menthe douce :
Cette espèce que nous avons sélectionnée et multipliée est une menthe à menthone (Mentha spicata ‘ Mojita’). Elle s’associe au thé vert et à d’autres boissons comme son nom de variété l’indique. Très bien adaptée à notre région nous pouvons en fournir de gros volumes sous forme de coupe infusette ou partie aérienne coupée pour extraits.
La sarriette citronnée (Satureja montana ‘citriodora’) :
Enfin pour terminer nous avons développé cette sarriette des montagnes au goût citronné qui remplace le thym citron. Sa saveur citronnée est puissante et très agréable. Cette nouveauté devrait se faire rapidement une place dans l’univers des tisanes.
Romarin en fleurs
Menthe douce ‘Mojita’
Dernier désherbage manuel avant récolte de la verveine
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